EGLISE ORTHODOXE CELTIQUE

top

Monastère Sainte-Présence

Monastère Sainte-Présence (Bretagne)

Tél : 02 99 90 11 01

Permanence téléphonique

Du lundi au vendredi de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h

BREF HISTORIQUE

En janvier 1955, un ermite vint s’installer dans un humble bocage breton. L’endroit, bordé d’un grand bois, était divisé en petits lopins de terre, séparé par des haies naturelles. C’était un marécage, couvert par les eaux l’hiver.
Un menhir rappelait qu’autrefois les hommes considéraient ce lieu comme sacré. En ce temps, des petits propriétaires exploitaient ces maigres parcelles et élevaient quelques vaches laitières. Le pays était pauvre, les gens simples et profondément croyants. L’ermite s’appelait Jean-Pierre Danyel. D’abord prêtre de paroisse, il sentit l’appel de la vie érémitique et quitta tout. Il voulait, en cette terre de Basse-Bretagne, consacrer sa vie à la contemplation de Dieu. C’était un homme rude et bon qui rayonnait la joie de l’Esprit-Saint.

Les premiers temps

Les premiers temps, il vécut très pauvrement dans une hutte de branchages. Puis, il bâtit une petite chapelle en bois et dédia son ermitage à la Sainte Présence suite à une vision qu’il eut de la Présence divine qui remplissait son ermitage. Avec le temps, il fit construire deux cellules en dur, ainsi qu’une petite chapelle attenante qui ne fut jamais achever. Il vivait de la providence divine ; les habitants alentour lui apportaient de quoi se nourrir. Peu à peu, attirés par ses charismes et sa sainteté, des fidèles s’assemblèrent autour de lui et constituèrent bientôt une communauté chrétienne.

L’évêque-abbé

Dans la prière et le jeûne, notre saint homme, inspiré par l’Esprit Saint, restaura la spiritualité du monachisme celtique. Il écrivit dans vingt-cinq cahiers de nombreux commentaires de l’Écriture. Il y consigna l’essentiel de sa pensée et de sa spiritualité. Ils sont, avec les témoignages de ceux qui l’ont connu, les sources de son héritage spirituel. Avec lui revécurent la tradition et l’esprit de l’antique Église Celtique. Son troupeau augmenta et bientôt, il fut consacré évêque et prit le nom de Tugdual, l’un des Sept Saints protecteurs de Bretagne. Tour à tour, poète, prédicateur de talent, guide spirituel, pasteur, il connaissait aussi la théologie des trois grandes confessions chrétiennes et possédait de réels dons de thaumaturge, notamment, celui de guérison. On venait lui rendre visite, parfois de fort loin, dans l’espoir d’obtenir des grâces. Beaucoup s’en retournaient exaucés.

Le saint ermite

Comme de nombreux saints, il avait une personnalité à la fois attachante et déroutante. Il pouvait incarner la rudesse d’un prophète des temps bibliques ou la tendre compassion du Christ devant la misère humaine. Il savait enseigner la parole de Dieu avec l’autorité du théologien ou se conduire en fol-en-Christ sous la mouvance de l’Esprit-Saint. Sa santé était fragile et il savait que sa vie serait brève. Il n’en mena pas moins une vie ascétique où le jeûne et la prière (il récitait souvent le psautier en entier par jour), côtoyaient la pauvreté dans l’humidité récurrente du lieu. Cependant, il souffrit davantage des hommes, car à cette époque, l’œcuménisme n’avait pas encore pénétré le bocage breton. Son œuvre missionnaire connut de grandes adversités, mais il put établir une Église locale et poser les fondations de la grande tradition de l’Église Orthodoxe Celtique.

Le renouveau

Il mourut en 1968 à l’âge de 51 ans. L’ermitage resta abandonné pendant neuf ans et un épais roncier l’envahit. Il laissait un clergé et un petit troupeau dispersé, mais Dieu veillait sur l’avenir de la fondation. Avant de rendre son âme à Dieu, le saint homme reçu la révélation que son œuvre ne serait pas perdue. Il prédit que dix ans après sa mort, des moines s’établiraient dans son ermitage. En effet, le 4 octobre 1977, trois moines vinrent le jour de la fête de saint François d’Assise. Pourquoi saint François ? Parce qu’il incarne parfaitement l’esprit et la tradition, des grands moines missionnaires de l’Église Celtique. La prédiction de saint Tugdual se réalisait. Un monastère reprenait sa mission commencée vingt-deux ans plus tôt.

L’origine de cette nouvelle fondation monastique prit naissance en 1973 à Montpellier, dans le sud de la France. Paul de Fournier de Brescia (Mgr Mael) en était le fondateur. C’est en 1969, lors d’une retraite à l’Abbaye d’Orval en Belgique, que Paul se sentit appelé à fonder une communauté. Il lui fallut attendre quatre ans pour concrétiser cette inspiration. Après un an de prière et de réflexion, la petite communauté prit forme. Paul était membre de l’Église Orthodoxe Celtique depuis 1967. En août 1973, il fut ordonné prêtre pour s’occuper de la toute jeune communauté. En juillet 1974, trois frères se consacrèrent à la vie monastique, dans une grotte située dans la montagne du sud de la France.

Des débuts difficiles

Les premiers temps, les trois frères se réunissaient dans une petite chapelle pour y chanter les offices. Ils vivaient pauvrement, marchaient pieds nus, rendaient visite aux personnes âgées et mendiaient à l’occasion, par esprit de pauvreté et d’humilité. Fréquemment, ils se rendaient dans une grotte de la montagne pour y prier. Au bout de trois ans, il devint clair qu’il fallait rechercher un lieu hors de la ville pour y installer le monastère. C’est à ce moment que l’ermitage de saint Tugdual leur fut proposé. Les débuts furent vraiment dignes de la pauvreté de saint François. L’ermitage était délabré et le premier hiver fut particulièrement froid et pluvieux. Ce fut une bonne école qui reste d’ailleurs la référence à l’esprit du monastère. Des frères vinrent rejoindre les trois premiers moines et plusieurs familles s’installèrent près de là pour relever la communauté chrétienne orthodoxe celtique. L’antique petite chapelle de l’ermite était vétuste et ne suffisait plus pour contenir les fidèles de la jeune communauté. Les moines construisirent alors une église en bois, dédiée à Notre-Dame-du-Signe, qui fut consacrée en 1984.

Aujourd’hui

Le monastère est une terre d’accueil et de paix ouverte à tous les hommes dans le respect de la tradition et des convictions de chacun. De nombreuses personnes y viennent pour une simple visite, un conseil spirituel ou font une retraite de quelques jours. Une maison d’accueil, « l’Oasis Saint-Joseph » permet d’accueillir des retraitants. La Liturgie Eucharistique est célébrée quotidiennement ainsi que les offices monastiques. Des conférences et enseignements sont donnés régulièrement. Le clergé et les fidèles entretiennent avec les autres Églises des liens fraternels. Certains membres appartiennent à des mouvements œcuméniques tel le mouvement des Focolari. Ils sont également engagés dans le dialogue interreligieux.


Profondément engagé dans la préservation de l’environnement, les moines ont planté plus de 4 000 arbres sur les terres du monastère, ainsi que des haies et un verger avec divers arbres fruitiers.